Ce petit livre d'accès aisé rassemble des textes sur la pensée
sociale du pape François qui sont issus d'une journée d'étude et
d'un séminaire de recherche organisés par le CERAS et le Centre
Sèvres. Les contributions qu'il propose sont diverses. Les trois
premières situent l'apport de François sur fond de l'enseignement
social de l'Église. Jean-Luc Brunin évoque l'enracinement de sa
méthode, de son attention au peuple et de son intérêt pour le
mouvement coopératif. Christoph Theobald, dont l'apport est le plus
consistant, souligne l'unification théologique que le pape opère en
enracinant le « social » au coeur de l'Évangile, montre comment
François assure à son enseignement une recevabilité universelle en
faisant place au divers et au dialogue social, et fait ressortir la
nouveauté de son style qui initie des processus plus qu'il ne
propose une synthèse achevée (texte publié dans
la NRT 138, 2016, p. 273-288). Grégoire Catta
s'arrête quant à lui sur l'approfondissement qu'il offre de
l'option préférentielle pour les pauvres quand il l'élargit à la
terre et invite à se laisser enseigner par leur sagesse. Le livre
donne ensuite la parole à trois témoins, qui évoquent comment le
discours social de François résonne dans leurs milieux respectifs :
le Secours Catholique pour Jean-Marc Boisselier, l'Enseignement
catholique pour Claude Berruer et les Scouts et Guides de France
pour Étienne Père. Trois regards économiques sur Laudato
si', soulignant le sérieux de son approche, clôturent
heureusement l'ouvrage. Jean Merckaert relève l'invitation à passer
d'une économie qui nie les limites à une économie qui pense à
partir d'elles. Quant à Éloi Laurent, Ottmar Edenhofer et Christian
Flachsland, ils se félicitent de ce que François lie la question
écologique à la question sociale. - J.-Y. Nollet