Publié par un modeste éditeur suisse, ce petit livre d'une
théologienne versée dans l'accompagnement et l'écoute, prend
résolument le parti de découvrir les aspects positifs de la colère,
comme en témoigne le sous-titre. Explorant la face sombre de la
colère, puis ses bienfaits (un chapitre stimulant), l'A. traverse
le Psaume 137 («heureux qui te paiera les actes que tu as perpétrés
contre nous» et la terrible suite) pour en venir à la colère de
Dieu (et de Jonas). Il s'agit donc de pouvoir «vivre sa colère»,
même quand «personne n'est responsable». Finalement, «on ne peut
sans doute pas exercer la miséricorde sans avoir traversé la
colère… (car) miséricorde ne signifie pas indifférence», et même la
colère divine ne tend à rien d'autre qu'à préserver la vie, ou
encore, à rétablir la justice, laquelle consiste notamment à ce que
chacun trouve sa place sur la terre des humains - et «l'expression
de la colère constitue un premier pas vers la réparation» (p. 38).
De sages, bibliques et toniques perspectives. - N. Hausman scm