Appelés à la joie. 20 questions que tout jeune doit se poser pour trouver sa vocation, préf. Card. P. Barbarin

Louis-Hervé Guiny
Spiritualiy - reviewer : Alain Mattheeuws s.j.
L'A. est membre de la communauté Saint-Martin, responsable également d'une maison de formation. Il nous partage son expérience pastorale d'accompagnement des jeunes et des couples. Les questions posées et les réponses rendent compte des inquiétudes, des soifs et des désirs de sainteté dans le monde d'aujourd'hui. Elles sont situées dans les cultures d'expressions francophones. Le parcours est intéressant : partant de l'appel au bonheur et des questions de vocation universelle et particulière à la sainteté, il convient d'aborder les questions fondamentales du discernement : Comment discerner sa vocation (p. 55) ? Comment faire des choix inspirés par Dieu (p. 67) ? Pourquoi est-il si difficile de choisir (p. 77) ? Comment être sûr que l'on fait un bon choix (p .93) ?
L'auteur prend acte de la complexité du réel et de la nécessité de médiations et de frères ou soeurs pour se décider. Il parle avec bonheur de la place du « temps » dans la croissance spirituelle et le discernement. Dieu parle dans l'histoire humaine et il appartient à la patience de l'amour d'observer les signes de sa volonté. Ces signes sont des grâces, mais elles doivent être interprétées par les facultés humaines : intelligence, mémoire et volonté. L'anthropologie sous-jacente aux réflexions est bien classique et thomiste.
Distinguer (pour les unifier et pas pour les opposer) le discernement concernant la vocation sacerdotale ou religieuse des questions concernant le mariage est heureux : 4 questions sur la reconnaissance d'un appel à la vie religieuse, à un lieu particulier, sur le temps favorable pour se donner, sur la perfection de cet appel ; 3 questions sur le choix libre du mariage, sur les critères concernant le futur conjoint, sur la voie de sainteté qu'est le mariage. Dans cette partie centrale, l'enjeu est la bonne compréhension des états de vie (p. 124) et la dissipation des peurs (p. 85). Peut-être le texte - déjà clair - pourrait-il mieux parler du mariage comme « vocation » pleine et entière (p. 136) pour rendre compte des apports précieux de notre temps sur le fait de se « marier dans le Seigneur » ? Et s'il n'y a pas de fatum positif ou négatif dans le choix des époux, le consentement sacramentel suppose cependant une « élection » et une reconnaissance que l'autre est un vrai « don de Dieu ». Dieu a aussi sa part dans le choix mutuel des époux, même si son intervention n'est pas mécanique ou extrinsèque.
Le livre se termine sur le rôle des personnes extérieures dans tout discernement et montre ainsi la part ecclésiale et fraternelle de l'accompagnement (p. 163). Il convient aussi d'accepter « les erreurs, les échecs et les épreuves d'un discernement » (p. 177). Ces pages montrent avec raison les limites humaines dans l'exercice de la liberté ainsi que les conséquences de certains refus. Cependant Dieu n'est pas arrêté par ces événements et sa puissance d'amour ne nous abandonne jamais dans les impasses humaines. Il n'y a pas toujours « culpabilité » ni « condamnation » du baptisé s'il est passé à côté d'un appel. La conclusion est une belle reprise, sous la forme des béatitudes, des grandes options du livre qu'il sera bon d'offrir aux jeunes de bonne volonté. - A. Mattheeuws s.j.

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