À la fin de cet ouvrage dont le titre original est Preti
senza battesimo, l'A. signale : « En parcourant
ces pages, on ne peut trouver aucune solution, mais seulement
quelques provocations », afin de « penser de manière plus
large pour aimer de façon plus profonde ». Face aux scandales
à l'intérieur de l'Église, inévitables mais jamais admissibles,
l'indignation ne suffit pas. Il faut absolument y joindre la
conversion qui est d'ordre baptismal, avec des implications
institutionnelles. C'est à partir de cette conviction de fond que
naissent les provocations dont il est question. Comment chacun
prend-il en charge sa propre vulnérabilité et l'Église celle de ses
enfants ou de ses ministres qui ont failli ? Une difficulté
affective (en dehors des abus sexuels comme la pédophilie) est-elle
toujours une pathologie ou est-elle aussi un appel à opérer une
clarification dans le sens d'une conversion, d'une maturation, ou
encore d'une étape de plus dans l'intégration des dimensions
spirituelle, psychique et corporelle de notre être réel ?
Comment le prêtre va-t-il réagir : à l'aune du sacrement de
l'ordre ou à celui du baptême, fondement d'une vie chrétienne
cohérente ? Malheureusement, les réponses ne sont pas à la
hauteur de ces questions pertinentes. Dans le chapitre
« perspectives et horizons », qui voudrait confronter le
prêtre avec le dynamisme sexuel qui fait aussi son humanité, on
regrettera des erreurs, notamment à propos de la définition de la
sexualité ou du document de 2005 de la Congrégation pour
l'éducation catholique, voire des positions ambiguës, comme si
l'union sexuelle faisait croître de soi l'intelligence et la
douceur. Là, l'enseignement des Pères de l'Église sur la vertu de
chasteté aurait été précieux, tout comme les pages lumineuses
d'A. Chapelle sur la maturation sexuelle dans le célibat
(cf. Bienheureux de Dieu. La sainteté des consacrés,
Bruxelles, Vie consacrée, 1995). Le livre du fr. Michaele Davide
nous invite néanmoins à revenir à la vocation première, celle
d'être disciple, sans oublier que ce chemin est celui des
béatitudes et de la fraternité ecclésiale. - L. Pidolle