Se sachant, vu son âge, pape de transition, il évite d'opérer des changements radicaux qui pourraient compliquer la tâche de son successeur: sept cardinaux de curie ont dépassé l'âge de la retraite. Il intervient peu en politique; en morale, il ne s'appesantit pas sur les interdits. Il a relégué le bâton pastoral représentant un Christ crucifié. Il ne distribue la communion que dans la bouche des fidèles agenouillés. Son souci oecuménique ne l'a pas empêché de supprimer son titre de patriarche d'Occident. Il paraît moins préoccupé par une nouvelle évangélisation des non-chrétiens que par l'évangélisation des catholiques. Il présente la tâche du dialogue interreligieux pour lequel il demande la réciprocité, non seulement comme une reconnaissance d'un ensemble commun de valeurs, mais comme une enquête sur leur fondement ultime. Son concept de vérité, nous dit l'A., semble grec (certitude de connaissance) plutôt qu'hébreu (expérience de fidélité). En tête de ses objectifs, il place la réintroduction de la pensée catholique dans le débat contemporain. Au nombre de ses ennemis, il compte le relativisme, le sécularisme, l'hédonisme, l'égoïsme, le consumérisme, le superficialisme, l'égocentrisme. Une somme de renseignements, respectueusement et chaleureusement établie, que nous avons à peine effeuillée. À lire. - P. Detienne sj
Se sachant, vu son âge, pape de transition, il évite d'opérer des changements radicaux qui pourraient compliquer la tâche de son successeur: sept cardinaux de curie ont dépassé l'âge de la retraite. Il intervient peu en politique; en morale, il ne s'appesantit pas sur les interdits. Il a relégué le bâton pastoral représentant un Christ crucifié. Il ne distribue la communion que dans la bouche des fidèles agenouillés. Son souci oecuménique ne l'a pas empêché de supprimer son titre de patriarche d'Occident. Il paraît moins préoccupé par une nouvelle évangélisation des non-chrétiens que par l'évangélisation des catholiques. Il présente la tâche du dialogue interreligieux pour lequel il demande la réciprocité, non seulement comme une reconnaissance d'un ensemble commun de valeurs, mais comme une enquête sur leur fondement ultime. Son concept de vérité, nous dit l'A., semble grec (certitude de connaissance) plutôt qu'hébreu (expérience de fidélité). En tête de ses objectifs, il place la réintroduction de la pensée catholique dans le débat contemporain. Au nombre de ses ennemis, il compte le relativisme, le sécularisme, l'hédonisme, l'égoïsme, le consumérisme, le superficialisme, l'égocentrisme. Une somme de renseignements, respectueusement et chaleureusement établie, que nous avons à peine effeuillée. À lire. - P. Detienne sj