Laissons la parole à Carlo Galli, qui introduit la publication par
le 'Pellicano Rosso' d'un essai rédigé il y a presque 50 ans (en
1964) par Nicola Matteucci. Au point de départ, il y a les deux
données suivantes: tout d'abord, que le constitutionnalisme est une
réalité ancienne, mais qui, après un temps de particulière vitalité
au Moyen Âge et à l'époque moderne, reste actuel dans le monde
contemporain. De fait, s'il y a eu jadis des régimes
constitutionnels non démocratiques, il n'y a pas de régimes
démocratiques qui ne soient aussi constitutionnels. Ensuite, que le
constitutionnalisme est avant tout une limitation du pouvoir
politique. Proposer à la culture et à la politique le
constitutionnalisme entendu comme un ensemble de valeurs et de
techniques pour défendre institutionnellement les libertés
individuelles, sociales, civiles et politiques, c'est prendre une
position claire. Le constitutionnalisme, tel que l'entend
Matteucci, ne se réduit pas à la séparation des pouvoirs ni à
l'État mixte; il prévoit une constitution qui précède l'exercice du
pouvoir par le gouvernement et par le parlement et qui limite par
la loi cet exercice. - S. Decloux sj