Sous une couverture à la Vermeer de Delft, commentée en avant-propos, c’est la belle histoire (presque la « légende », en termes liturgiques) d’une jeune trisomique, dernière d’une famille chrétienne fervente, qui est accueillie la première dans une petite communauté française sans précédent dans l’histoire de l’Église, où se mêlent sœurs valides et membres trisomiques, dans le partage d’une même vie religieuse dont on assiste ici à la naissance et à l’évolution. De grandes figures passent dans ce récit, du professeur J. Lejeune à Jean-Paul ii, aux évêques du lieu, aux différents abbés de Fontgombault et d’abord à Henri Lasserre, un ancêtre proche. C’est dire que Lourdes et Bernadette, mais aussi Thérèse de Lisieux seront des sources, pour cette vie de prière, de vie communautaire et de simple travail qui se développe sous l’autorité de Mère Line, aussi remarquable que l’héroïne de ces pages, magnifiquement documentées par l’admirable famille et les autres sœurs. Marie-Ange se savait choisie « pour l’éternité », selon ses mots, et cette joie lui a suffi, car Dieu se fait ici trouver « par un autre chemin » (p. 247) que celui de l’intelligence conceptuelle, et la liberté de l’aimer plus que tout appartient aussi aux plus simples d’esprit. Un carnet central de 8 pages de photos rappelle les grands moments de la chronique de cette vie donnée, de sa petite enfance à sa fin précoce. On peut lire sur ce sujet délicat l’article (illustré de photos des Petites sœurs Disciples de l’Agneau) d’A. Buyssechaert « Vie consacrée et handicap », Vs Cs 89 (2017-1), p. 55-66 et (2017-2), p. 33-46. — N. Hausman s.c.m.