Après une « écologie selon Jésus-Christ » publiée en 2010 sous le patronage de J. Bastaire, Falk Van Gaver aborde l’économie, avec une question directe : un capitalisme chrétien est-il concevable ? La réponse nous est donnée dès les 1^ers chap. : absolument pas. En partant des accusations de « marxisme » adressées aux positions économiques du pape François, l’A. nous rappelle le « malheur aux riches » de l’évangile, en montrant que l’appel à la pauvreté ne suppose que deux réponses des disciples du Christ : celle – radicale - que refuse le « jeune homme riche » et celle que s’engage à vivre Zachée. Dans les deux cas, un « appauvrissement » parfaitement matériel est inévitable, à rebours de toute interprétation spiritualisante des propos de Jésus. Interprétation que l’A. retrouve par excellence dans la traduction « pardonne-nous nos offenses » du Notre Père, au lieu du « remets-nous nos dettes » d’une lecture plus littérale, en consonance avec le jubilé biblique.

Après un examen des notions de « théologie de la libération » et de « simplicité volontaire », notre auteur revient à l’écologie comme réalisant la vision chrétienne de l’économie. À partir de nombreuses citations d’auteurs contemporains, il veut démontrer que l’écologie chrétienne est « intégrale », au-delà de la scission entre écologie radicale et écologie humaine.

Il termine son essai par la question de l’insurrection – mot qu’il aime rapprocher de « résurrection » – engagement concret pour le changement autant sur le plan individuel que collectif, nécessité aussi pressante que la mission du chrétien. — G. Kirsch