L'informatique envahit tout. Certes, elle permet de propager
rapidement de multiples informations. Mais dans quel but et comment
l'utiliser? Telle est, en gros, la problématique de ce livre dont
l'A., à présent retraité, est psychopédagogue et docteur en
philosophie, spécialisé en anthropologie religieuse et en
sociologie de la communication. Il a enseigné au Canada, puis en
France.Il explore divers domaines de la communication en se posant
la double question: que nous fournissent les médias et comment se
comportent les utilisateurs? Cette interrogation nous situe dans
des univers disparates afin d'évaluer nos capacités et nos réflexes
communicatifs. Le chap. 1 nous transporte dans les «ailleurs» de la
communication, c'est-à-dire ceux qui mettent en oeuvre le théâtre
de B.-M. Koltès et la filmographie de I. Bergman. S'en dégage «le
principe d'incertitude» comme possibilité de communication,
distincte de la transmission. L'A. nous conduit à consulter Ricoeur
traitant de la communication à divers niveaux (chap. 3), d'où un
chap. 4 qui réfléchit aux liens délicats entre relations humaines
et communication. Et quand celle-ci n'existe pas (chap. 5), comment
la retrouver pour sortir d'une solitude à laquelle nous sommes
acculés? Des pistes éthiques sont proposées (chap. 6). Dans une
sorte d'épilogue appelé «transition», il s'avère finalement que la
communication est un art qui se pratique dans et par le dialogue
réel, dans la vérité et la vulnérabilité des interlocuteurs:
solitude de communion. Tel est bien le problème, la difficulté.En
guise de conclusion, l'A. revient au début de la Genèse dans la
Bible, à l'union première de l'homme et de la femme comme image de
Dieu. Un livre qui demande réflexion mais éclaire ses lecteurs sur
l'artificiel que véhicule souvent la communication. - J.R.