Comment le Christ peut-il servir de fondement à la théologie
morale? Le concile a fait progresser cette question, mais sans
l'approfondir. La première partie de l'exposé est historique depuis
le N.T. jusqu'à Jean-Paul II; puis Zuccaro se demande comment la
morale peut se fonder sur la personne du Christ. Sa méthode part de
l'expérience morale commune et l'enrichit par la réflexion
théologique pour découvrir une dimension normative objective et
universelle qui soit fondée sur le mystère du Christ et justifiable
au plan de la raison éthique. L'A. insiste sur la transformation
intérieure que le Christ opère dans les structures de la moralité
du croyant à partir de la suite et de l'imitation du Christ. Le
croyant ne perd cependant rien de sa liberté morale, car «l'âme de
la décision morale du chrétien est la charité du Christ», que le
croyant a expérimentée pour lui-même et qui est devenue en lui
source de décision morale dans la ligne du Christ. Par sa grâce,
Jésus devient nourriture et force qui maintiennent la conscience
chrétienne capable de s'orienter dans la voie de l'amour.
C'est en Jésus, vrai Dieu et vrai homme, que se trouvent en premier
lieu les implications réciproques entre christologie et
anthropologie; ceci permet d'éviter tout extrinsécisme entre les
deux domaines; en outre cela se répercute sur le chrétien et le
rend solidaire de tous les hommes. Il resterait, dit l'A. à
approfondir la piste trinitaire en théologie morale, puisque, dans
le Christ, l'homme a été créé à l'image de la Trinité. Ce point
éviterait l'intimisme individualiste et nous ouvrirait davantage au
dialogue et à la relation interpersonnelle.
C. Zuccaro est professeur de théologie morale dans plusieurs
Universités romaines. Son livre, trop brièvement condensé ici est
riche d'expérience et de points de vue intéressants. - B. Clarot,
S.J.