Das Christliche Gottesbekenntnis. Eine andere Systematische Theologie. Band 1 : Prolegomena
Raphael Schulte o.s.b.Theology - reviewer : Christof Betschart o.c.d.
Schulte veut mettre l'Écriture sainte, la Parole vivante de Dieu, au centre de son étude et, pour cela, il se confronte dans un long excursus (p. 73-254, plus de la moitié du 1er vol.) aux exégètes allemands les plus connus et à leur conception de la théologie biblique (p. 73-215). Il s'oppose notamment à la distinction entre une théologie de l'AT et du NT, non seulement parce que le terme « testament » serait à remplacer par « alliance », mais surtout parce que cette distinction obscurcirait l'unité de la Parole de Dieu selon le principe herméneutique que « [l]a Bible est la [ou l'unique] Parole de Yahvé [Die Bibel ist das eine Wort Jahwes] » (p. 236) qui dit Yahvé lui-même, son agir et la réponse ou le refus de ce qu'il crée. Précisément parce que Dieu se dit lui-même, l'homme peut parler de Dieu. Mais ce langage devrait reprendre surtout le langage métaphorique de la Bible (p. 272-280) et éviter dans la mesure du possible la terminologie théologique technique aujourd'hui utilisée (Dieu, révélation, la triade « créateur, créature, création », etc.).
Le 2e tome, intitulé Au commencement Dieu crée le ciel et la terre et l'homme, offre un commentaire de Gn 1,1 (t. ii, p. 29-107) et de Gn 1,26-30 (p. 109-130) en dialogue avec les exégètes. L'A. insiste de nouveau sur Yahvé comme nom de Dieu (p. 29-85) ainsi que sur le verbe bara' (créer comme action au présent uniquement attribuée à Dieu). Le commentaire de la création de l'homme permet ensuite d'introduire la « communauté de vie » (p. 131-138) entre Yahvé et l'homme. Les deux tiers restants du vol. (p. 139-389) sont consacrés à 3 points complémentaires de ce qui précède. Dans le 1er point (p. 139-203) sur le monothéisme et le polythéisme, l'A. déclare non seulement les termes, mais aussi la réalité, comme étrangers à la Bible. La pars destructiva est ici largement prépondérante avec des citations prolongées d'articles du LThK (p. 141-154), puis de Zenger (p. 155-178) et de Braulik (p. 185-194). Dans le 2e point (p. 204-311), Schulte critique la terminologie théologique qui distingue Créateur, créature et création, pour proposer une lecture du bara'-créer de Yahvé comme fondation d'une relationnalité et d'une communion entre Yahvé et l'homme (p. 229). Le 3e point (p. 311-389), consacré à l'homme, approfondit le commentaire de Gn 1,26-30 sur l'image de Dieu, l'être humain comme masculin et féminin, ainsi que - de manière synthétique - la dignité humaine dans une perspective théologique à partir du don qu'implique le bara'-créer de Dieu.
Le lecteur trouvera des suggestions pour une lecture « personnaliste » de la relation entre Yahvé et l'homme à partir de la Bible que l'A. souhaite prendre au sérieux comme Parole de Yahvé. On peut pourtant raisonnablement se demander si l'attitude critique à l'égard des exégètes et l'omission délibérée de l'histoire de la théologie portent vraiment les fruits espérés. Il peut alors être consolant que l'A. lui-même déclare qu'il n'entend pas substituer son travail à d'autres, mais qu'il le considère plutôt à côté, voire avec eux (t. i, p. 335). - C. Betschart o.c.d.