Dans le prolongement des manifestations organisées à l'occasion des
350 ans de la création des MEP, P. C. a exploré un ensemble assez
original de documents, à savoir les lettres échangées entre divers
membres de ces MEP entre eux ou avec des confrères demeurés en
métropole, tenus qu'ils étaient de rejoindre l'armée (comme
combattants ou en étant affectés au service de santé) suite à la
déclaration de guerre en août 1914. Que faire dans le chef de ces
hommes, nourris du patriotisme le plus pur et en même temps très
attachés aux missions où ils étaient partis - sans espoir de retour
comme c'était la règle à l'époque - tout en demeurant Français? Et
une fois sur le champ de bataille, que d'interrogations dans
l'esprit de ceux qui avaient rejoint le pays natal, d'autant que la
guerre finit par s'éterniser, que l'appel missionnaire demeurait
bien ancré en eux et que l'avenir de ces missions devenait de plus
en plus incertain. Quant à ceux qui étaient demeurés au loin, les
questions n'étaient pas moins angoissantes: c'était une guerre
mondiale, où les empires coloniaux furent partie prenante. Au fil
de la lecture de ces missives exhumées par P. C., on entre au
contact non seulement avec des personnes qui furent bien souvent
déchirées par des «intérêts» fort divergents mais qui, en
définitive, résonnaient à un sentiment que tous sont appelés à
partager, à savoir qu'une guerre est toujours une absurdité qui
nuit gravement aux hommes. - B. Joassart sj