Dominicain, prof. de théol. à l'Univ. cath. de Lyon, l'A. travaille
aussi dans la gestion paysagère et forestière du domaine de La
Tourette. Il s'est notamment fait connaître en 2001 par un beau
livre sur les plantes de la Bible et leur symbolique (réédité en
2014). Cet ouvrage s'inscrit dans son prolongement, en
l'élargissant à la problématique de la création. Il cherche à
répondre tant à l'exploitation éhontée de notre environnement
jusqu'à la destruction, qu'à la critique acerbe de certains
courants écologiques à l'égard d'une prétendue responsabilité de la
Bible dans cette exploitation de la nature. Le livre, qui, à côté
de l'Écriture et de certains théologiens, convoque volontiers les
grandes oeuvres picturales, médite sur la création pensée comme un
paysage et sur le Créateur, qui est le Christ, comme un jardinier.
Les deux premiers chap., qui concernent plus le contenant, traitent
du temps de la création qui est histoire (chap. 1) et de son
espace qui est géographie (chap. 2). Les chap. suivants
traitent du contenu, c'est-à-dire des créatures : elles sont à la
fois conjointes dans le théâtre de la création (chap. 3) et
différenciées (chap. 4), déjà là et inventées (chap. 5
qui traite des objets techniques).
Gageons que cet ouvrage, bien informé et souvent suggestif, ouvrira
un dialogue avec ceux, heureusement de plus en plus nombreux, que
l'écologie passionne et mobilise. Un seul regret, mais de taille :
cette approche, légitimement narrative et herméneutique, se paie
d'un parti-pris anti-métaphysique très peu argumenté, opposant
récit et discours sur l'être (p. 253), confondant théologie
naturelle et déisme (p. 11s). Sur ce dernier point, les
ouvrages écrits et traduits par Paul Clavier ou celui, tout récent
de Serge-Thomas Bonino, « Celui qui est »(Parole et
Silence, 2016), suffisent à réfuter ces caricatures encore trop
diffusées. - P. Ide