Dio e la felicità. La sorte della vita buona nel cristianesimo, tr. C. Danna
J. LausterMorality and law - reviewer : Bruno Clarot s.j.
Lauster constate le retour en force du bonheur dans la discussion philosophique actuelle. Qu'est-ce qu'une vie bonne et réussie? La réponse est complexe car elle implique les domaines culturels, sociaux, économiques, spirituels et religieux. Le christianisme réagit de façon réservée à la question, parce qu'il a connu bien des retournements dans sa réponse, et même le scepticisme ou le refus devant l'existence du bonheur. En effet, on ne voyait pas comment concilier le bonheur ici-bas avec la vie souffrante du Christ. Lauster assure que lorsque le christianisme a parlé du bonheur, c'est quasi toujours pour polémiquer avec les idées d'une époque sur ce thème.
Dans le christianisme, le fil conducteur du bonheur est lié à Dieu, fondement ultime de la réalité. Mais l'A. estime que la théologie (protestante?) ne contient aucune doctrine systématique sur ce point, ni aucune continuité historique, car ce thème y est adventice…Vouloir en traiter exige donc de la modestie. L'histoire fournit pourtant quelques réponses à cette question qui nous concerne tous de près.
La première partie du livre, historique, suit les grandes lignes de la pensée chrétienne sur le sujet depuis l'AT; la seconde tente de tracer un profil théologique du bonheur. Tous les hommes tendent au bonheur, mais le confondent souvent avec le bien-être, la vertu, la morale, etc. Le bonheur est l'accomplissement d'une vie humaine réussie. L'homme peut l'expérimenter parfois brièvement ici-bas. Ce sont des irruptions du divin dans notre vie, des participations fugitives au bonheur final, transcendant. On éprouve alors que le bonheur ne dépend pas de nos seules forces, et ces expériences fugaces renforcent notre confiance et notre courage de vivre pour atteindre ce bonheur plénier promis qui nous attire. Ce point de vue protestant est proche du point de vue catholique, mais avec des notes différentes. - B. Clarot sj