Dogmatique pour la catholicité évangélique. Système mystagogique de la foi chrétienne. III. L'affirmation de la foi. : Cosmologie théologique: théologie de la création
Gérard Siegwalt
Theology
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reviewer :
Léon Renwart s.j.
Les cinq premiers volumes de la Dogmatique de Gérard
Siegwalt ont fait l'objet d'une présentation détaillée par
Jean-Paul Gabus, professeur honoraire de la Faculté universitaire
de théologie protestante de Bruxelles, dans NRT 119 [1997]
559-572. Celle-ci rendra service pour la compréhension du tome ici
présenté, seconde partie de L'affirmation de la foi. Pour
comprendre sa démarche, il convient de rappeler les principes
directeurs de l'oeuvre, tels que les décrit Gabus. Siegwalt vise
une théologie de la corrélation et de la récapitulation, dans la
ligne de Tillich. Elle se propose «d'engager un dialogue ouvert et
attentif avec l'homme contemporain et le contexte socio-culturel
dans lequel il se trouve situé» (cf. NRT 119 [1997] 560);
elle vise la connaissance du réel dans sa totalité (p. 562),
entreprend une relecture critique et théologique des sciences
contemporaines (ibid.), et vise à une cosmologie ontologique (p.
566) dégageant une image religieuse du monde qui soit pertinente
(p. 567). Tel est le but de tome III/2, qui étudie la notion de
création et son attestation biblique, présente la création
invisible (anges et démons), puis la visible en tant que portée par
l'invisible. Elle est examinée sous quatre aspects: comme création
et conservation, comme ayant une origine (protologie, création ex
nihilo), une finalité (téléologie, rôle de la providence), et son
accomplissement (eschatologie) dans la nouvelle création et la
parousie du Christ. Le volume conclut en montrant la gloire de Dieu
dans la rédemption du monde.
S. fait preuve d'une connaissance remarquable des sciences
humaines, des courants philosophiques et de la tradition religieuse
chrétienne. Il aborde avec franchise et un grand sens des réalités
les divers problèmes sur lesquels il nous amène à réfléchir à notre
tour. Son vocabulaire est certes quelque peu déroutant pour un
théologien catholique de formation classique, mais S. veille à
définir les termes qu'il emploie, les divers sens que ceux-ci
peuvent avoir, ceux qu'il accepte et ceux qu'il récuse.
Il nous reste toutefois une question proche de celle que lui pose
Gabus (cf. NRT 119 [1997] 587 et 570) sur la validité de
la métaphysique. Sauf erreur, nous craignons que, comme plusieurs
théologiens de notre époque, il n'ait pas dépassé la position
négative de Kant dans La critique de la raison pure, et
ignore p. ex. la pensée de Maréchal qui fournit une base
irréfutable à la métaphysique. - L. Renwart, S.J.