L'A., anglo-canadien, bien connu aux États-Unis, a enseigné la théologie à l'Université Mc Gill de Montréal. Le thème favori de sa réflexion est celui de «la paix, la justice et la sauvegarde de la création». Préoccupé par la détérioration de notre environnement, il réfléchit à une théologie de la «gestion» ou de l'«intendance» de l'univers. Ce stewardship (cf. p.35-37) fait l'objet de son livre.
Quelle image nous faisons-nous de l'homme? L'introduction examine cette question sous l'angle de l'image de Dieu. Il s'agit de restaurer cette image dans la perspective de la révélation judéo-chrétienne, afin d'amorcer une conversion de notre manière de percevoir le monde et de le dominer. Responsable de la création, l'homme n'en est ni le possesseur, ni le maître absolu. Or il s'en est arrogé indûment la domination en exaltant sa toute-puissance. Il y a là, d'abord, une culpabilité à reconnaître, et le chrétien n'en est pas indemne! Dès lors, l'A. élabore une théologie de l'image de Dieu à partir de l'Écriture, en dialoguant avec elle à propos de questions nouvelles: quelques textes de l'A.T. et davantage du N.T. orientent le théologien vers une solidarité des relations à l'intérieur du monde créé, dont la figure est Jésus sauveur.
Au cours de l'histoire, deux conceptions se sont affrontées: l'une «substantialiste» référée au rationnel, l'autre «relationnelle», attentive aux rapports constitutifs entre toutes les créatures. Cette dernière, estime l'A., conduit à une «ontologie de communion» qu'il déploie en montrant les capacités de l'être-avec humain. Développant la dimension de la rationalité humaine, il y retrouve la tri-unité. Il indique aussi le rôle de l'Église dans la redécouverte de cette idée et dans sa propagation. Il y a, dès lors, à trouver des modèles concrets pour «être-avec la nature» et cesser de détériorer la création dans sa richesse et sa diversité. Chaque fois, il est fait appel à l'arrière-plan biblique, car l'A. veut montrer l'éclairage apporté par la révélation dans ce domaine, compte tenu de l'interprétation des théologiens, tant protestants que catholiques, mais surtout américains.
Bref, l'A. nous fait apprécier la fécondité du concept d'image de Dieu, qui dévoile quelque chose du mystère de l'identité humaine, à charge pour chaque génération de croyants, d'en tirer les conclusions qui s'imposent. Livre stimulant et sérieux, bien documenté, écrit dans un style parfois ardu, abstrait et quelque peu prolixe. Il aidera nombre de théologiens à approfondir pour notre temps les virtualités du thème de l'image de Dieu dans le sens d'une vraie cogitatio fidei. - J. Radermakers, S.J.

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