Depuis 2013 est organisé à Jérusalem un colloque johannique biennal qui rassemble des exégètes de toutes confessions, qu’ils soient de jeunes chercheurs ou des scientifiques confirmés. Cela donne à ces recherches dynamisme et autorité.

Le présent ouvrage rassemble les actes du 3^e colloque consacré au kérygme johannique. L’expression peut surprendre. Pourtant, dans les chapitres concernés, la question centrale est bien celle de la foi dans l’annonce du Jésus johannique. Certes, l’ensemble des contributions le remarque, le 4^e évangile retravaille nombre de notions selon sa perspective propre comme la proclamation du royaume, l’avènement messianique ou l’inauguration de l’eschatologie.

Ces thèmes communs du kérygme sont insérés par l’évangéliste dans des récits de rencontres qui manifestent des itinéraires de foi souvent inachevés, comme laissés ouverts pour interpeller le lecteur et lui permettre de poser son propre acte de foi.

Les différentes interventions font une place privilégiée aux deux figures majeures que sont Nicodème et la Samaritaine. Ces récits si souvent travaillés n’ont pourtant pas fini de livrer leur secret. Ainsi, l’intervention d’ouverture de J. Zumstein met en valeur les stratégies de révélation en jeu dans les chap. 3 et 4, soulignant les parallèles narratifs entre deux personnages que, pourtant, tout semble opposer. Relevons encore la pertinence de l’étude de van der Watt qui permet d’approcher le traitement johannique du royaume, élément central du kérygme.

L’un des mérites, commun à la plupart des contributions, est celui de s’attaquer à des questions difficiles, faisant souvent un état des lieux circonstancié (ce qui n’est pas évident dans un colloque). Signalons, p. ex., deux études très suggestives sur la signification des 5 maris de la Samaritaine.

Cet ouvrage, précis et stimulant, nous donne un aperçu du meilleur de la recherche johannique actuelle, suggérant nombre de pistes à continuer à explorer. — G. de Longcamp c.s.j.