Faire route avec Dieu: L'Église comme communion, tr. W. Linnig
Joseph RatzingerTheology - reviewer : Paul Detienne s.j.
Il regrette que la Constitution Lumen Gentium ait été comprise par certains experts comme un livre de recettes: la liturgie est «faite» non pour nous-mêmes mais pour Dieu; plus nous faisons de la liturgie pour nous, moins elle est attirante. L'expression «peuple de Dieu» (notion biblique rare) suggère la parenté de Dieu: elle n'a rien à voir avec la conception marxiste du mot peuple. Le mot communio, qui ne tient pas une place centrale à Vatican II, peut servir de synthèse aux éléments essentiels de l'ecclésiologie conciliaire, mais il a souffert d'une horizontalisation progressive. L'expression subsistit in (qui nuance la formule de Pie XII, dans son encyclique Mystici Corporis: l'Église catholique est l'unique Corps mystique du Christ) ne justifie d'aucune manière le relativisme ecclésiologique. Dans l'institution, qui fait partie du concret de l'incarnation, le rapport juste entre épiscopat et primauté est toujours à retrouver; il peut y avoir un centralisme romain trop important qui, comme tel, doit être identifié et purifié.
Qu'apprenons-nous en oecuménisme? Le consensus ne fonde pas la vérité; l'unité est à rechercher dans la foi et non pas dans l'action: on ne peut développer un ethos sans logos. La cène protestante n'est pas nécessairement privée de la présence salvifique du Seigneur. Les entretiens oecuméniques doivent être moins orientés vers le succès. Et qu'en est-il des non-chrétiens? Les religions en tant que telles ne mènent pas au salut; l'ethos, parfois très élevé, de certains athées repose sur un petit reste de la lumière qui nous est venue du Sinaï. Il signe: ton frère et ami. Quelque 120 notes infrapaginales, soit 40 % de l'ensemble, concernent des termes allemands, dont la traductrice justifie l'équivalent français. - P. Detienne sj