On sait les relations, paisibles ou conflictuelles, qui ont dominé l'histoire des rapports entre la philosophie et la théologie. Mais, aujourd'hui, un double paradoxe paraît se manifester. D'une part, la recherche philosophique «séculière» semble s'intéresser aux idées théologiques, et cela sur de nombreux plans: historico-politique, herméneutique, phénoménologique, analytique, éthique. D'autre part, on constate un accord général sur l'exigence de penser la relation philosophie-théologie à même la finitude. Le modèle de l'absorption ou celui de la séparation sont derrière nous, on entre maintenant dans l'âge de la reconnaissance de deux types irréductibles du penser humain. Tel est le constat que fait Ph. C., prenant acte du deuil que tous doivent désormais faire d'une totalisation des savoirs et d'une intelligibilité intégrale du réel. Il ne s'agit pas de laisser la finitude au philosophe et le mystère au théologien mais de reconnaître finitude et mystère pour la philosophie et pour la théologie, dans le jeu de leurs inévitables relations.
On trouvera dans cet ouvrage de très nombreuses pages pénétrantes, des analyses fort fines, une grande clarté et une érudition peu commune. - H. Jacobs sj