Foi et cultures au tournant du nouveau millénaire. Entretiens avec Patrick Sbalchiero
Paul Poupard (Card.)Theology - reviewer : G. Navez s.j.
L'A. se préoccupe avant tout de l'avenir spirituel de nos sociétés sécularisées et de l'avenir de l'humanité. Il attache la plus grande importance à la culture, à la mentalité qui permet de s'ouvrir au message révélé, afin de le mieux comprendre et vivre. Sans évangélisation de la culture, la foi reste inerte. L'homme est le chemin premier et fondamental de l'Église. Sa sanctification passe par la culture. La religion est une manière qu'ont les sociétés d'entrer en contact avec le monde du sacré; tout message de révélation se présente revêtu d'une enveloppe culturelle. Le cardinal Poupard, président du Cons. pontifical pour la Culture, souligne l'universalité du fait religieux, dans la pluralité des cultures depuis deux millénaires. L'histoire même des inculturations manquées (Paraguay, Chine: querelle des rites) montre l'importance des cultures. Mais le pluralisme éclaté des cultures n'est pas sans référence religieuse collective. L'homme, essentiellement religieux, recherche un sens: il a une conscience qui le caractérise et est sensible au sens de son destin, de sa vie et de sa mort. C'est par là que l'homme devient membre authentique d'une communauté. Le christianisme est une praxis, une mystique et il vise le tout de l'existence. Cela suppose une conversion radicale.
L'Incarnation du Christ dans une petite nation pauvre dont il corrige et développe la culture, permet au message des Béatitudes de s'universaliser. Elles sont offertes à notre liberté pour nous conduire à la vraie joie, à l'irruption du Dieu d'amour dans l'histoire. Le Christ transcende, purifie et promeut toutes les cultures: il va jusqu'à libérer intérieurement le vivre ensemble. L'A. nous retrace toute l'histoire des civilisations, en en montrant avantages, lacunes et évolution. Il nous procure des raisons de nous démener dans notre situation moderne: les progrès du christianisme dans les pays les plus pauvres, la promotion des laïcs et leur démarche en théologie, le rapprochement entre science et religion, mais aussi une angoisse de la finitude, et surtout une foi plus personnelle. Il faut, avec la force de l'Esprit, entrer dans les voies de Dieu. Voilà qui fonde notre espérance et notre ténacité. - G. Navez, S.J.