L'A. de cette intéressante introduction à l'épître catholique de saint Jacques est un Franciscain italien, professeur au Studium biblique de Jérusalem où il a défendu naguère une thèse sur la prière d'Elie (Jc 5,17-18) et l'ancienne tradition juive. Il se propose ici modestement de présenter cet écrit assez peu étudié et de toucher certaines questions débattues à son sujet, sans prétendre élaborer une synthèse théologique de l'oeuvre. Son propos avoué est de comparer le texte de Jacques aux autres écrits du N.T., tant sur le plan philologique que du point de vue théologique.
Son travail se déroule de façon méthodique. Après avoir parlé de l'auteur de l'épître, le «frère du Seigneur» (Ga 1,19), en lien avec les Actes des apôtres et la lettre aux Galates, il traite brièvement de ses destinataires, en réponse à M. Dibelius qui en faisait un écrit «typique», non adressé. Il se pose alors la question cruciale: S'agit-il d'un manifeste antipaulinien? Il est ainsi amené à comparer longuement Jacques avec tous les écrits de Paul; il en résulte que l'auteur connaît l'épître aux Romains et s'oppose à celle aux Galates. Par rapport à la tradition évangélique, Jacques apparaît fort autonome, mais il semble avoir influencé l'auteur de la première lettre de Pierre. Quant à déterminer de façon plus précise la date, le milieu théologique et culturel de l'écrit, l'A. se montre perplexe, mais il cite quelques hypothèses récentes (sans mentionner celle de Ph. Rolland; cf. NRT 118 [1996] 839-851) concernant la composition littéraire et rhétorique de la lettre de Jacques, avant de conclure à un genre littéraire particulier, celui du «discours parénétique». Il termine son étude en mettant en relief les motifs thématiques de l'oeuvre et leurs implications théologiques, à la lumière de l'analyse de Dibelius. Quelques pages de conclusion reprennent l'essentiel du travail, complété par une bibliographie précieuse sinon exhaustive.
Cette étude probe et précise, menée avec clarté et éditée avec une élégance soignée, offre aux exégètes une documentation de base et une réflexion sérieuse permettant d'envisager la plupart des problèmes concernant cet écrit du N.T. qui est loin de faire l'unanimité parmi les chercheurs. - J. Radermakers, S.J.

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