Les appendices de cet ouvrage donnent, par ordre alphabétique
d'auteurs, l'index des citations patristiques de la constitution
sur l'Église; un relevé statistique des fréquences de chaque Père
cité (dans l'ordre: Augustin, Ignace d'Antioche, Cyprien, Jean
Chrysostome, Ambroise…) et des variations sur le nombre de
citations par chapitre (le seul chapitre III de LG compte 42% du
total et l'emporte aussi par la longueur des citations); une table
de concordance des notes du texte conciliaire par rapport au texte
officiel; et surtout, une impressionnante bibliographie historique
rangée par année (depuis 1900), et une bibliographie générale où
les titres en français ne manquent pas. Précédé d'une citation du
P. de Lubac et d'une introduction qui dit l'origine doctorale du
travail, l'ouvrage se présente en trois parties. La première
s'intéresse aux études patristiques au regard de l'ecclésiologie
depuis la première moitié du xixe siècle, avec le thème controversé
du retour aux sources (le Saulchoir, les «Sources chrétiennes», la
«nouvelle théologie»), jusqu'aux «vota» de la phase
antépréparatoire du Concile, d'où émergent les orientations
patristiques de Jean XXIII («un patrologue sur le trône de
Pierre?») et du futur Paul VI («entre Augustin et Ambroise»). La
deuxième partie rappelle le débat conciliaire sur le de
Ecclesia, commencé à la Commission centrale préparatoire,
poursuivi durant la première session jusqu'à l'adoption du «schéma
Philips», repris durant la deuxième session (voir surtout «le
recours à la tradition, un problème de méthode»; «rénovation de
l'Église ou archaïsme»), réexaminé, voté et promulgué à la fin de
la troisième session. Ainsi, la troisième partie peut faire le
bilan de «Vatican II et l'Église des Pères»: Lumen
gentium, surtout dans ses premier et troisième chapitres,
exprime certes l'ecclésiologie patristique (l'Église est mystère et
sacrement, elle vient de la Trinité, la succession apostolique
fonde la sacramentalité de l'épiscopat…), mais c'est aussi à
l'école de l'Écriture et de la liturgie que la «rhétorique»
conciliaire s'est ressourcée pour sa finalité pastorale. La brève
conclusion montre que la vox Patrum continue d'interpeller
l'Église aujourd'hui. Un ouvrage très inspirant. - N. Hausman scm