Comment parler du Corps de Dieu alors que «personne ne l'a jamais
vu» (Jn 1,18)? Quoi de plus matériel qu'un corps humain, de plus
subtil et complexe que l'agencement de tous ses organes? Quoi de
plus précieux que cet écrin de la personne? Or Dieu a pris chair en
Jésus de Nazareth. Comment le «dire dans notre culture
contemporaine»? Tel est l'objet de ce livre écrit par un théologien
et publiciste, professeur à la Faculté théologique d'Émilie Romagne
et chercheur à l'Univ. de Graz (Autriche), spécialement dans le
domaine de la signification du corps, comme l'attestent plusieurs
ouvrages.Le plan de cette monographie comprend quatre étapes. La
1re s'attache à la figure historique de Jésus dans la mentalité de
son époque: l'apôtre Thomas voulait-il toucher Dieu? Puis l'A.
étudie la manifestation de Dieu en Christ avant de s'appliquer à
découvrir Dieu à travers la socialité dont Jésus faisait partie:
rapport entre l'histoire et le texte qui la raconte. Quel est alors
le sens de la foi, compte tenu de l'Écriture, de la culture et de
la théologie? Enfin l'A. esquisse une phénoménologie du Jésus
charnel: réduction du théologique au corps (Tertullien) ou
résistance au passage de Dieu dans le corps? Bref, comment Dieu
est-il sensible au corps humain et comment un homme perçoit-il Dieu
à travers le corps du Christ? L'A. laisse le dernier mot au poème
final de Dante. Cet essai original de christologie donne à penser.
Il présente une approche neuve, susceptible d'accrocher le lecteur
moderne, s'il consent à réfléchir avec l'A. au rapport inouï entre
le divin et l'humain au coeur de la foi chrétienne. On ne manquera
pas de consulter la bibliographie conjointe. - J.R.