Écrite par le jésuite italien Pietro Bovati, secrétaire de la Commission Biblique Pontificale, et Roland Meynet, son confrère français, prof. émérite de théologie biblique à l’Univ. Pontificale Grégorienne, la première éd. de ce livre est parue en 1994, simultanément en italien et en français. La rééd. paraît, du moins pour le moment, uniquement en italien. D’après la préface, elle reprend largement la première éd., tout en « améliorant quelques analyses » de cette dernière. L’ouvrage offre une explication synchronique du livre d’Amos, c’est-à-dire une explication qui reste largement à l’intérieur du texte et n’accorde qu’une importance limitée à la genèse du livre. En comparaison avec les commentaires alors disponibles, cette approche selon les auteurs révolutionnaires à l’époque, a l’avantage de faire découvrir le livre d’Amos comme un ensemble cohérent dans lequel chaque passage a sa place et son sens.

L’ouvrage réussit à susciter l’intérêt du chrétien d’aujourd’hui pour ce livre. Dénonçant l’injustice sociale, sanctionnée par les institutions politiques, juridiques et religieuses, dans le royaume d’Israël, Amos lui annonce que Dieu le détruira s’il n’y met pas fin. Mais la voix du prophète, voix divine, est réduite au silence. Dieu ne peut alors que mettre à exécution la menace qu’Il a proférée. Cependant, la fin du royaume n’est pas la fin du peuple d’Israël. À ce dernier, Dieu, en rappelant son alliance avec lui, réserve un avenir.

La lecture de l’ouvrage s’avérera sans doute salutaire pour le théologien et le pasteur d’aujourd’hui. Elle l’empêchera d’affirmer imprudemment que les calamités de l’histoire ne peuvent avoir de lien avec une action de Dieu réprimandant le péché ou de prêcher un pardon sans demande de conversion (cf. Mc 1,14-15 ; Lc 13,1-6). — R. Jahae