Il examine avec soin les règles de pureté rituelle mentionnées dans le Lévitique, et de la purification par le feu ou l'eau. Il fait état de divers niveaux de compréhension de la notion d'impur, qui n'est pas toujours lié au péché ou aux puissances occultes. Il prend alors comme base de réflexion le texte de l'évangile de Marc. Un 1er chap. est consacré au baptême de Jean le précurseur. Il passe alors (chap. 2) à ce qui suit : l'action de Jésus, baptisé, agissant par l'Esprit dans les exorcismes et les guérisons pratiqués comme signes de l'avènement du Royaume de Dieu. Le chap. 3 décrit l'attitude de Jésus face à l'impur : exorcismes, guérisons d'aveugles, lépreux, paralysés, hémorroïsse, mort ; le toucher salvateur de Jésus est mis en évidence. Vient alors l'enseignement de Jésus (chap. 4) sur le pur et l'impur : l'impureté n'est pas dans les aliments ou les mains non lavées : elle est d'un autre ordre et vient du coeur. La conclusion est nette : Marc présente diverses formes d'impureté, dont certaines proviennent d'un « esprit impur ». Jésus assume l'impureté de la souffrance et de la mort : « il paie le prix fort de la condition humaine » qu'il accueille en sa personne. Il ne nie pas les prescriptions de la Torah, mais il les relativise à la réalité du Royaume qu'il annonce et inaugure.
Dans le ciel du judaïsme du Second Temple, Jésus apparaît comme une nouvelle étoile, à la fois soumis et libérateur. Cet héritage recueilli par le christianisme naissant apparaît avec pertinence dans l'évangile de Marc, qui en devient pour nous un observateur privilégié. - J. Radermakers s.j.