Immortalità e Resurrezione, éd. G. Laras
Mosè MaimonideReligions - reviewer : Jean Radermakers s.j.
Il s'attache ici au thème de la résurrection des morts, que Maimonide joint à celui d'immortalité de l'âme. Deux oeuvres de l'A. sont ici traduites: l'introduction au chap.X du traité du Talmud Sanhédrin composé en arabe, traduit en hébreu en 1492, puis récemment en plusieurs variantes italiennes et Le traité sur la résurrection des morts composé en 1191, peu après la publication du Guide des égarés. Maimonide y répond aux soupçons que l'on faisait peser sur sa foi en la résurrection. En fait, la philosophie dissocie la résurrection de la venue du Messie, alors que la tradition rabbinique les unissait jusqu'à les identifier. Pour lui, le monde à venir est celui des âmes, tandis que la résurrection concerne les corps. Ainsi, elle ne dépend en rien de l'avènement messianique, mais de la volonté de Dieu, absolument imprescriptible. La résurrection des morts n'est donc pas le but ultime de la création du monde et de l'histoire humaine. Ce but est «le monde à venir», une réalité spirituelle et éternelle qui verra les humains à nouveau dépouillés de leur corps. Il base sa réflexion sur Ez 37 et sur Nachmanide (1194-1270). Le présentateur de Maimonide distingue les deux positions, puis il discute d'autres passages bibliques, les confrontant à l'interprétation de Joseph Albo qui tente de les concilier.
Cette étude pleine d'intérêt nous permet à notre tour de distinguer notre vision eschatologique de celle des maîtres d'Israël. Un livre qui s'inscrit dans une perspective de dialogue interreligieux. - J. Radermakers sj