Précédé d'une brève préface de l'actuel évêque de Liège, introduit
par le professeur Cl. Troisfontaines, qui fut mêlé à sa
transcription, édité par Leo Declerck, vice-recteur du Collège
belge durant le Concile et A. Haquin, professeur à la Faculté de
Théologie de l'U.C.L., le Journal conciliaire de Monseigneur Albert
Prignon s'étend longuement sur toute la durée de la quatrième
session de Vatican II. Même limitée à la fin du travail
conciliaire, cette publication capitale représente, à beaucoup
d'égards, le chaînon manquant. Elle permet d'approcher enfin de
plus près la stratégie de plus en plus orientée de la «Squadra
belga» dont le «team» réuni par G. Alberigo et surtout les Carnets
conciliaires de Mgr A.-M. Charue, puis le récent Journal
conciliaire du Père Y.-M. Congar nous avaient déjà révélé le
dynamisme politico-ecclésial. Le prélat modeste et madré que l'on
savait déjà inspirateur, dans Lumen gentium, de la
prévalence du chapitre visant le Peuple de Dieu sur celui de la
Hiérarchie, se découvre dans ces pages richement annotées, non
seulement impliqué de manière constante dans d'autres causes, comme
la promotion de la collégialité épiscopale, mais encore engagé dans
tous les méandres de la rédaction de Gaudium et spes, en
ce compris le délicat chapitre consacré au mariage. Son mérite fut
peut-être surtout d'avoir été l'homme de confiance du Cardinal
L.-J. Suenens, qui savait s'entourer (le lecteur pourra méditer sur
sa personnalité), et d'être devenu le coeur du réseau qui soutenait
dans l'ombre la promotion d'une théologie pastorale rigoureusement
ressourcée. Un appendice, un index onomastique achèvent ce travail
d'une lecture passionnante et qui risque de poser aux commentateurs
du Concile quelques nouvelles questions. On aimerait que le
Chanoine L. Declerck continue de les éclairer. - N. Hausman, S.C.M.