Il existe donc en terre liégeoise un musicologue laïc, organiste et
compositeur de chants liturgiques, capable d'exposer en une
centaine de pages ce que l'on sait sur «le modèle opératif», le
«verbo-modélisme» et, plus simplement, le «lucernaire» ou la
«polyphonie». Cinquante-trois entrées sont ainsi présentées, dans
cet excellent manuel, qui s'appuie à la fois sur le Missel noté de
l'assemblée et Chants notés pour l'assemblée et propose toujours,
dans ses notes complémentaires, un «pour en savoir plus». On
croyait entendre ce qu'étaient l'alleluia, l'amen, l'anamnèse… Mais
en quelques phrases simples, l'A. nous emmène aux sources de la
liturgie, donne un petit cours de théologie, parfois
d'anthropologie ou de linguistique, fait des suggestions pleines de
saveur, prend distance (avec quel doigté!) de certaines
pratiques…
Une oeuvre supposée mineure, qui ose prôner la transmission du
Credo en latin, note que Taizé a joué un grand rôle dans
le «retour» des litanies, comme Tamié dans le développement des
Tropaires, et parsème son discours d'exemples d'une grande poésie.
La référence à Gelineau et aux autres «pères» de la réforme
contemporaine est constante, juste, féconde. On signalera
l'amusante coquille, à propos de Fr. Villon et sa Ballade des Dames
(et non danses) du temps jadis (90). La conclusion manque, à moins
que ce soupir n'annonce, espérons-le, une autre mesure. - N.
Hausman, S.C.M.