Prétendant défendre un humanisme rebelle non violent, l'A. relate
dans ce livre pourquoi, de croyant qu'il était, il est devenu
athée. Commençant par un bref poème qui le situe dans le sillon de
Nietzsche - «Dieu est mort» - il nous fait part lyriquement de son
besoin d'écrire. En relisant «l'histoire du monde et des hommes,
universellement enseignée sur tous les continents» (p. 16), il en
est arrivé à la conclusion que le religieux n'est qu'une invention
de l'esprit inspirée par le besoin d'apaiser l'angoisse ontologique
ressentie face à l'implacabilité de la mort. Nous trouvons sans
doute dans ce livre un bon résumé de tous les arguments classiques
de l'athéisme à l'encontre du christianisme. De la misogynie des
théologiens à la volonté délibérée des clercs de maintenir les
fidèles dans l'ignorance afin de leur soustraire tout esprit
critique, en passant par la culpabilisation catholique de la
sexualité ou le massacre de la saint Barthélemy, tout y passe. Il
ne reprend jamais que les bons vieux lieux communs, sans faire
preuve ni d'originalité ni d'esprit critique (il ne cite pas ses
sources qui sont par ailleurs unilatérales). Mais le catholique
pourra peut-être tirer profit de ce livre, en prenant conscience
que s'il ne cherche lui-même à connaître l'histoire de sa religion
et de son Église, la seule histoire qu'il entendra sera celle qu'en
font les «athées rebelles». Si l'athée fait mémoire de ce qu'il
rejette, a fortiori le catholique doit-il faire mémoire de ce qu'il
aime. - M.G. Lemaire