L'idéologie biblique. Aux sources du fondamentalisme occidental
J. MarchandHoly Scripture - reviewer : Jean Radermakers s.j.
Aussi a-t-il entamé la rédaction d'une oeuvre intitulée Sagesses. Enquête historique sur la recherche de l'autonomie et du bonheur. Un premier tome de Sagesses développe une introduction générale, suivie par une étude sur les Indo-européens et les Égyptiens (2001). Un deuxième tome est consacré aux Mésopotamiens, aux Syriens et aux Phéniciens (2002). Le présent volume (millésime 2005) s'attaque à L'idéologie biblique, avec comme sous-titre Aux sources du fondamentalisme occidental. Étude monumentale, qui suppose labeur et documentation, dont témoigne la bibliographie, surtout américaine.
Quinze chapitres se répartissent en quatre parties. 1. Il plaide d'abord pour une approche critique de la Bible. - 2. Il démonte ensuite «la construction de l'idéologie biblique». - 3. Il analyse alors «les schèmes idéologiques bibliques récurrents»: tout y est commandé par «une recherche de reconnaissance» mutuelle entre le dieu YHWH et le peuple d'Israël. D'où «le théocentrisme comme fondement stratégique», «la théodicée comme superstructure stratégique» et «la théocratie comme infrastructure stratégique». - 4. Il détecte enfin dans les livres de sagesse un rapport avec l'idéologie «sioniste», qui constitue, pour lui, le sommet de l'idéologie totalitaire d'Israël: un désir fou d'être reconnu par le monde entier en imposant son Dieu à toute l'humanité. La pensée sioniste serait ainsi l'exigence de reconnaissance universelle, intolérante, et donc «aux sources du fondamentalisme occidental». Un peu simpliste, non?
«Comment faut-il appeler ces sages qui considèrent qu'il faut tout sacrifier à un idéal hautement hypothétique de reconnaissance inconditionnelle, tout y compris sa propre intégrité personnelle et jusqu'à la possibilité de cohabiter harmonieusement avec les autres? Pour ma part, écrit l'A., je crois qu'un tel sage qui est disposé à pousser aussi loin sa recherche de la reconnaissance absolue ne peut que porter un nom et illustrer superlativement une chose: la vanité humaine» (p. 567). Attendons le volume suivant. Et si c'était l'idéologie de l'A. qui revendique une reconnaissance universelle? Et si la révélation de Dieu était constructive de notre autonomie personnelle? Bref, un livre simpliste, antisémite, pervers. À proscrire. - J. Radermakers sj