La famille de Jésus. Lettres à un journaliste
Cl. RoureHoly Scripture - reviewer : Jean Radermakers s.j.
Examinant point par point les arguments généralement invoqués, il restaure le terme «frères» dans la signification large qu'il prend en milieu sémite: celle de «proche parent» (contre Refoulé et Bernheim). Il mène ensuite une enquête sérieuse à propos des personnages mentionnés dans les évangiles concernant la parenté de Marie: les femmes de Galilée, puis Simon et Jude, dont il tente d'établir un arbre généalogique d'après les données sûres de la tradition. Chemin faisant, il discute un passage controversé de l'historiographe de l'Église Eusèbe de Césarée. Un tableau suggestif de la famille de Jésus clôture la démonstration. Puis l'A. élargit l'horizon en soulignant la cohérence interne de l'Écriture et de la foi constante de l'Église en la virginité réelle de la Mère de Jésus, «une de ces vérités inscrites dans les Textes qui les impliquent, déduites par l'Intelligence qui les découvre, admises au sein d'une Communion qui les conserve pour les transmettre» (p.67). Enfin l'A. répond au scepticisme de J.D. touchant la virginité perpétuelle de Marie en le renvoyant à la tradition ecclésiale et en exaltant la virginité comme mystère.
Nous pouvons marquer notre accord avec la conclusion du livre et bon nombre de ses démonstrations; nous aurions aimé y trouver un argument théologique de poids: Marie, en enfantant Jésus par pure grâce, épuise en lui toute sa maternité, une maternité non touchée par le péché d'origine et qui s'étend au corps mystique de Jésus, l'Église, représentant l'humanité entière. Regrettons aussi le ton polémique, courtois certes, mais parfois trop incisif. - J.R.