Alors que viennent de disparaître les derniers « pères fondateurs » des communautés hébraophones catholiques en Israël (Jacques Fontaine, 2019 ; Yohanan Elihaï, 2020), l’ouvrage de Danielle Delmaire et Olivier Rota rend un incomparable service. Bien sûr, ils ne sont pas les premiers à présenter cette réalité liée à la naissance de l’État d’Israël et dont la portée – comme l’ont compris certains – ne se limite pas au seul niveau local. Mais leurs prédécesseurs ont plutôt fait œuvre de témoignage (Bruno Hussar, Quand la nuée se levait, Paris, 1983 ; Rina Geftman, Guetteurs d’aurore, Paris, 1985 ; Marcel Dubois, L’exil et la demeure, Jérusalem, 1984 ; etc.). Ici, les A., s’appuyant sur nombre de leurs travaux antérieurs, mènent avec le recul nécessaire, une véritable et minutieuse enquête historique qui s’achève avec le concile Vatican ii (1962-1965) et la guerre des Six Jours (1967). Pour les qehilot d’Israël, ces deux événements ont marqué un tournant. La brève conclusion « De la guerre des Six Jours au temps du vicariat saint Jacques (1967-années 2000) », p. 227-240, ouvre, certes, quelques perspectives, mais elle convainc surtout le lecteur que le travail d’analyse historique doit être impérativement poursuivi pour mieux comprendre ce qui se joue dans cette renaissance au niveau de l’Église universelle. — D.L.