La incorporación en la Iglesia mediante el bautismo y la profesión de la fe según el Concilio Vaticano II

P. Cervera Barranco
Theology - reviewer : Léon Renwart s.j.
Cette thèse étudie dans les documents du Concile le contenu doctrinal et l'expression verbale de l'incorporation à l'Église. Après un bref rappel, notamment de Mystici corporis, du Code de 1917 et de leurs interprétations, pas toujours concordantes chez les canonistes et les théologiens, l'A. résume les apports des divers groupes consultés après l'annonce de Vatican II (évêques et supérieurs généraux, curie romaine, universités et facultés ecclésiastiques). Il aborde ensuite dans le détail, d'après la soixantaine de volumes des Acta et documenta publiés à ce jour, la genèse des textes conciliaires concernant le thème choisi. Il y suit pas à pas les discussions doctrinales et de vocabulaire qui aboutirent aux textes finalement adoptés. Il éclaire sa recherche par le recours aux nombreuses publications qui ont accompagné l'activité conciliaire. Dans sa conclusion, il constate que le Concile, plutôt que de parler de membres, «a abordé l'unité de l'Église entre catholiques, dans LG, en recourant à la terminologie de l'incorporation. L'unité de l'Église avec les non-catholiques est abordée, dans UR, au moyen de la terminologie de la communion» (p. 322). La constatation peut sembler banale. En fait, le travail remarquable de C. introduit le lecteur au coeur des discussions sur l'une des ouvertures les plus importantes du Concile.
En plaçant en tête de LG l'affirmation que Dieu a créé l'humanité tout entière par pure bonté pour l'appeler à partager sa vie divine dans le Verbe incarné, l'Église catholique romaine, pour la première fois dans les temps modernes, a cessé de se voir comme la forteresse assiégée du Royaume de Dieu et elle a jeté un regard accueillant sur le reste du monde et les valeurs que Dieu y a mises. En conséquence, les autres chrétiens ne lui sont plus apparus d'abord comme des hérétiques ou des schismatiques, mais comme des «frères séparés». Les discussions minutieusement étudiés par l'A. montrent la difficulté, d'abord doctrinale, puis de vocabulaire, que les Pères conciliaires durent affronter: comment penser de façon cohérente la vocation universelle à la filiation divine, le rôle de l'Esprit Saint, âme de l'Église, qui se communique aussi au reste de l'humanité, la place du Christ, unique médiateur de tous les humains, la nature de l'Église, à la fois corps mystique et réalité visible, une malgré ses déchirures, et le modèle (pyramidal ou de communion) selon lequel elle se structure.
La recherche de l'A. met bien en lumière les difficultés rencontrées et ce qu'il reste à faire pour progresser sur la route ouverte par le Concile; nonobstant la résistance de ceux qui, contre le voeu formulé par le cardinal H. U. von Balthasar, s'occupent à reconstruire les «bastions» rasés par le Concile. L'A. mérite toute notre reconnaissance pour son patient labeur. - L. Renwart, S.J.

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