Nous avons suivi les travaux de l'A., professeur d'Écriture Sainte
depuis plus de trente ans, et prêtre de paroisse, spécialiste de
l'origine des évangiles (cf. NRT 116 [1994] p.906); nous avons
apprécié sa manière personnelle d'approcher les textes du Nouveau
Testament par l'étude du vocabulaire utilisé et la comparaison
lexicale et syntaxique de leurs différents auteurs, afin de
déterminer la date de leur composition. Nous avons aussi loué
l'ouvrage de vulgarisation publié par le P. L. Houdry, qui reprend
l'essentiel de la recherche de Ph. Rolland (cf. NRT 123 [2001]
p.101). Nous avons aussi marqué notre réserve par rapport à la
méthode de l'A. et à ses conclusions qui reposent, à notre estime,
sur une base trop étroite, et qui doit être confrontée à d'autres
approches.Avec ce livre, nous nous trouvons devant un problème plus
grave: en refusant la «pseudonymie» dans les textes
néotestamentaires, il restreint encore sa conception de
l'authenticité apostolique de ces écrits, qui de toute manière se
rattachent au groupe apostolique, même s'ils n'ont pas été tous
composés nommément par les apôtres. À vouloir trop prouver, on
fragilise la portée de ses constructions. Mais il y a plus: l'A.
accuse de «modernisme» la majorité des exégètes actuels, et il ne
semble guère tenir compte des documents récents de la Commission
biblique pontificale concernant l'interprétation de l'Écriture dans
l'Église. La critique qu'il fait de ses confrères exégètes
apparaîtra malheureusement comme prétentieuse, sinon peu
respectueuse. Cela n'enlève rien à la pertinence de certaines de
ses affirmations concernant l'analyse des textes, mais la
perspective polémique dans laquelle il se meut rend à tout le moins
son oeuvre contestable. C'est dommage! Nous regrettons de devoir
émettre de sérieuses réserves à propos de ce volume, du moins dans
sa première partie.- J. Radermakers, S.J.