La «nuova alleanza» in Is 54. Analisi esegetico-teologica

A. Borghino
Holy Scripture - reviewer : Jean-Louis Ska s.j.
Cette thèse, dirigée par P. Bovati fut défendue à l'Université Grégorienne de Rome en mai 2003. La question traitée part d'un constat général: de nombreux textes prophétiques contiennent à la fois des oracles de menace ou de condamnation et des oracles de salut. Comment ces deux éléments peuvent-ils s'articuler du point d'un point de vue théologique? Dans l'introduction (p. 7-15), l'A. expose les orientations, la méthode et le plan de son travail. Dans le premier chapitre (p. 19-38), il aborde les questions habituelles d'exégèse diachronique: critique textuelle, traduction, genèse du texte… Le second chapitre (p. 39-77) est consacré à l'étude synchronique de la structure du texte. À partir du chapitre trois, nous entrons dans la partie proprement exégétique. Ce troisième chapitre analyse l'image de la maternité de Sion en Is 54,1-3 (81-147). Le quatrième chapitre examine la métaphore de Dieu-époux (Is 54,4-6; p. 149-213). Le chapitre 5 est centré sur «l'alliance de paix» (Is 54,7-10; p. 215-272). Le chapitre 6 traite d'Is 54,11-17 où domine la figure de Sion, cité de paix et de justice (p. 273-330). Le chapitre 7 développe le thème central de la thèse, celui de la nouvelle alliance entre Yhwh et Sion (p. 333-380) et le chapitre 8 propose une lecture contextuelle d'Is 53-55 (p. 381-403). Les conclusions offrent une brève synthèse de l'ensemble en insistant sur son apport original.
Le travail est accompagné d'une liste des sigles et abréviations, d'une bibliographie (p. 423-461) et d'un index des auteurs. Le texte d'Is 54 est examiné sous tous ses angles avec beaucoup d'acribie, la bibliographie est impressionnante et l'étude exhaustive. Certes, le point de vue est synchronique, mais l'A. parle de «second Isaïe» et de «récit sacerdotal» en ce qui concerne le récit du déluge. La thèse principale de l'A. est intéressante. Il affirme en effet que l'alliance dont parle Is 54 est «nouvelle» au sens où Yhwh recrée avec Sion une relation qui avait été annihilée par l'infidélité d'Israël. L'exil est donc une expérience de mort et le retour est comparable à une résurrection. S'il nous était permis d'ajouter une touche moins positive à ce jugement d'ensemble, nous dirions que la référence à l'alliance du Sinaï en Is 54 supposée par l'A. est moins évidente qu'il n'y paraît à première vue. L'alliance du Sinaï est une alliance entre Yhwh et le peuple d'Israël. Celle d'Is 54 est une alliance entre Yhwh et Sion. À ce sujet, on peut même penser que le second Isaïe pense moins au Sinaï qu'à David (cf. Is 55,4). A notre connaissance le second Isaïe parle de l'exode, mais non du Sinaï. Is 54 est donc différent de Jr 31,31-34 sur ce point. En outre, il aurait sans doute été utile de répondre plus longuement aux objections des exégètes qui voient en Is 54 une insistance plus grande sur la continuité que sur la rupture (cf. p. 348, n. 26). La lecture proposée est très suggestive, mais elle est peut-être aussi très influencée par le schéma néotestamentaire de mort et résurrection et par la figure de Jésus-Christ, ce qui explique l'inclusion d'un paragraphe sur Is 52,13 - 53,12 (p. 384-397). Ceci, toutefois, n'enlève rien à la valeur intrinsèque du travail. - J.-L. Ska sj

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