Ce livre, bien écrit et bien documenté, propose de développer
davantage l'art du compromis dans tous les domaines de la vie
sociale où les hommes ont l'habitude de se rencontrer, de vivre
ensemble, donc aussi de s'affronter. Une voie médiane est donc
proposée par l'A.: celle du compromis, opposé à l'intransigeance.
On lui donnera volontiers raison. Mais n'existe-t-il pas aussi,
dans certains aspects de la vie sociale, des points sur lesquels,
pour reprendre encore le vocabulaire de l'A., doit être énoncée la
qualification de non-négociable? Ils portent alors sur les
fondements de la morale et sur les impératifs religieux. Il en
résultera souvent, dans le domaine politique, un autre niveau de
responsabilité entre le rôle de l'électeur et celui du député.
C'est le premier, me semble-t-il, qui est pris davantage en
considération (sans doute en raison de l'appartenance qui est la
nôtre au 'commun des mortels').Cela dit, je n'hésite pas à dire que
ce livre provoque à la réflexion, tant dans le domaine de la
politique et de la culture qu'à propos de questions morales
intéressant la religion. - S. Decloux sj