La penitenza nelle chiese ortodosse. Aspetti storici e sacramentali

Basilio Petrà
Œcumenism - reviewer : Bruno Clarot s.j.
Italien né de parents grecs, B. Petrá est professeur de morale et consulteur de la Congr. pour les Églises orientales. La pratique pénitentielle de ces Églises s'est formée, dit-il, au cours du premier millénaire et suivit la pratique des moines. La forme actuelle de la confession individuelle avec examen de conscience détaillé apparaît vers les Xe-XIe siècles et le rite se stabilise vers 1750 après avoir connu beaucoup de variété. Rites grec et russe se ressemblent pour l'essentiel.
La pénitence revêt un caractère très liturgique (lectures, prières, psaumes, invocations, tropaires) et communautaire, avec un prêtre revêtu de l'étole; mais l'aveu des fautes est personnel, de même que l'absolution. Les prières, riches et variées, ont un certain ordre, sans rigidité. Le dialogue entre prêtre et pénitent est différent du type latin, car le prêtre se place avec le pénitent face au Seigneur (au lieu de tenir la place du Seigneur) parce que tous deux se sentent pécheurs. Le prêtre est là comme témoin et compagnon de pénitence, sans aucune supériorité. Jamais le pénitent ne se place à genoux devant le prêtre assis: tous deux sont debout ou assis. L'Orient insiste sur le caractère thérapeutique de la pénitence et en fait un sacrement de guérison, souvent assimilé à l'onction des malades.
Il faut replacer la pénitence dans la théologie orthodoxe du péché et du salut en Église par le Christ. Le péché est un acte libre, mais erroné et stupide, qui ruine le pécheur et le mène à la mort. Le chemin de guérison passe par la contrition, le don des larmes et une nouveauté de vie. Le Christ est le bon Samaritain et le médecin de l'homme. Par les sacrements, l'Église continue l'oeuvre de guérison du Christ. Aussi les pénitences canoniques, quoique sévères, ont un caractère thérapeutique et pédagogique (et non punitif ou «satisfactoire») et elles ne forment pas un élément constitutif du sacrement; le confesseur donne l'absolution avant ou après l'accomplissement des pénitences, selon ce qu'il juge bon pour le pénitent, afin que la confession porte plus de fruits. Le prêtre est responsable devant Dieu et il lui revient d'imposer des pénitences adaptées et proches de celles prévues par les canons de l'Église. Pour les fautes graves (avortement, fautes sexuelles, vols…) le prêtre peut écarter quelqu'un de la communion eucharistique pendant des années… Il convient d'adapter les pénitences aux péchés et aux pécheurs, en vue de leur guérison.
Hélas! la réalité du sacrement ne correspond pas toujours à cet idéal, avoue l'A.; comme chez nous, ce sacrement est actuellement en crise. En outre, les orientaux ont trop lié la confession à la communion, ce qui en fait un rite préalable à la communion, surtout pour les laïcs qui communient peu. En carême, lorsqu'il y a beaucoup de pénitents, on simplifie les rites pour aller vite et on oublie le caractère communautaire du sacrement. Aux USA, beaucoup de fidèles orthodoxes ignorent pratiquement la pénitence ou la réduisent à une forme juridique pendant laquelle on parle surtout de problèmes psychologiques et peu du péché ou de la contrition.
B. Petrá fait un utile travail oecuménique en nous permettant de mieux connaître nos frères orthodoxes avec leurs richesses et leurs difficultés proches des nôtres. - B. Clarot sj

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