La prière du Notre Père. Un regard renouvelé, préf. Mgr G. de Kerimel
Conférence des évêques de FranceSpiritualiy - reviewer : Marie-Gabrielle Lemaire
4La nouvelle traduction du Notre Père porte précisément sur la septième parole - ou sixième demande. Nous étions habitués à dire « ne nous soumets pas à la tentation », il faut désormais dire « ne nous laisse pas entrer en tentation ». Qu'il nous soit permis de préciser que le verbe araméen d'origine a une forme causative qui peut, selon le contexte, avoir un sens fort, « ne nous soumets pas » ou permissif faible, « ne nous laisse pas ». Du point de vue de la langue du Christ, l'une et l'autre traduction peuvent donc tenir. Nul doute pour autant que le ne nos inducas in tentationem soit plus justement traduit désormais par la formule retenue qui n'induit plus l'idée que Dieu puisse être la cause première du mal. Le Seigneur a néanmoins tout pouvoir sur Satan et ses tentations, gardant ainsi sauve notre liberté. Le Diable peut bien présenter ses artifices à nos facultés, il ne peut pénétrer la volonté de l'homme, seule pièce de l'âme où le Tentateur est interdit d'entrer, comme le dit Ste Catherine de Sienne que Mgr Lebrun met à l'honneur dans son commentaire (p. 82). La tertiaire dominicaine fait encore remarquer que l'affliction que l'on éprouve dans les tentations témoigne de la présence de Jésus dans notre coeur. - M.-G. Lemaire