Emanuelle Pastore, consacrée de Regnum Christi, enseigne l’Écriture sainte à la Formation des Responsables du Collège des Bernardins (Paris) tout en préparant un doctorat à l’Institut catholique de Paris. L’ouvrage recensé ici est son mémoire de Master en théologie présenté en 2018, qui conserve – à vrai dire – les traces de cette origine académique. Avec ses quatre parties bien identifiées (I. Présentation générale de Rt ; II. Contexte socio-historique et questions de datation ; III. Lecture suivie et commentaire de Rt 3,1-18 ; IV. Reprise théologique sur la question de la vocation d’Israël), l’ensemble offre, malgré tout, un bon petit dossier introductif sur l’ensemble du livre de Ruth et une analyse plus approfondie de son chap. 3. (la scène nocturne sur l’aire à vanner, d’où le titre de l’ouvrage) en sa composition soignée (v. 1-5/v. 6-15/v. 16-18). Le chapitre final doit beaucoup aux intuitions de Paul Beauchamp et d’Anne-Marie Pelletier à propos de l’élection, de la relation particulier (Israël)/universel (les nations), mais aussi du rapport homme/femme. L’A. n’a malheureusement pas pu tirer profit du commentaire lumineux de Rt de Jean-Pierre Sonnet (À l’ombre de ses ailes, Lessius, 2021), sorti trop tard, notamment concernant l’interprétation de la réplique intrigante de Ruth, en Rt 3,9, qui associe la loi du lévirat et celle du rachat (gô’él). La translittération de l’hébreu est parfois fautive (p. ex., p. 57 : pour « repos », mânôha au lieu de mânôah. — D.L.