La vie au monastère de Saint-André de Tournai (1611-1796)

M.-Th. Lacroix rsa
History - reviewer : Bruno Clarot s.j.
Docteur en histoire, Soeur M.-Th. Lacroix a consacré son activité et ses publications à l'histoire de son monastère en dépit de l'importante destruction d'archives en 1940. Après un ouvrage scientifique en deux tomes (NRT 121 [1999] 339), elle met ici ses trouvailles sur la vie de son monastère à la portée du grand public. Elle rappelle brièvement la période des débuts allant du XIIIe au XVIIe siècle, où le couvent fut une petite hôtellerie pour pèlerins, puis un hôpital avec une chapelle dédiée à saint André d'où viendra le nom de la congrégation, et enfin un monastère à clôture stricte après le concile de Trente sous la pression des jeunes soeurs. Prieure de 1611 à 1640, soeur Marie de la Chapelle fait alors appel à un spirituel, le P. Civoré, S.J., pour adapter leur Règle de saint Augustin. Après avoir aimé Jésus dans les pauvres et les malades, on voulait aimer Jésus seul dans une oraison continuelle et une mystique nuptiale en alliant la confiance à l'effort, la nature à la grâce. Ce fut le début d'un nouvel essor.
Dans la seconde partie, allant de 1640 à la suppression par la Révolution française en 1796, le volume passe en revue les différentes composantes de la vie religieuse: les prieures, les religieuses, le cadre matériel, la spiritualité, la formation, le gouvernement, la vie quotidienne avec une note sur l'essor de la congrégation après la Révolution et après le bombardement de Tournai en 1940. Trois annexes donnent les noms et quelques indications pour toutes les religieuses de la période étudiée, en y ajoutant un tableau synoptique hors-texte, puis la liste des biens fonciers et enfin les obits fondés. Des photos, des plans, des cartes enrichissent l'ouvrage.
Alors qu'on se pose beaucoup de questions sur la vie religieuse, l'A. veut montrer la vie habituelle d'un couvent fervent sous l'Ancien Régime et qui réussit à échapper à l'intrusion du pouvoir politique ou épiscopal et où les soeurs paraissent avoir été heureuses dans leur vocation. À la suppression, en 1796, toutes promirent de demeurer fidèles à leur état de vie et la congrégation se reconstitua dès 1801 pour multiplier bientôt les fondations en divers pays. Livre intéressant, sérieux, bien documenté tout en évitant la surcharge. - B. Clarot, S.J.

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