Comment construire, à partir de l'épreuve, une vie heureuse? L'A.
du Petit traité de la joie, professeur de philosophie,
cherche à définir un art de vivre l'épreuve, inhérente à toute
existence humaine. 1. Je commence par me reconnaître vaincu: je
crie, je pleure, je me révolte. 2. Je prends patience, dans un
abandon confiant à la vie et au temps qui passe. 3. J'en arrive à
l'étape du discernement: j'apprends ce que je peux légitimement
attendre de la vie afin de ne pas être inutilement blessé. 4. Me
sera alors révélée la logique de l'épreuve: pourquoi elle est
finalement nécessaire à la vie. Je l'embrasserai, je me battrai non
pas contre l'épreuve mais contre les fausses paix qui me promettent
une vie sans épreuve. L'A. enrichit ses arguments de citations
d'écrivains tels que Léon Bloy, Simone Weil, Gustave Thibon et
surtout Nietzsche, auquel il a jadis consacré un ouvrage: «Est-il
avantageux pour l'homme qui souffre que vous soyez compatissant?…
Si ton ami souffre, offre-lui un lit, mais un lit dur.» L'A.
lui-même nous offre de belles formules: la joie est possible au
coeur de l'épreuve; le consentement à l'épreuve est une preuve
d'amour; l'écoute seule convient face à celui qui souffre;
l'espérance est au-delà de l'espoir; moins l'autre me rêve, plus il
est en mesure de m'aimer réellement… En appendice, quelques
recensions d'ouvrages présentés comme autant de pistes pour
poursuivre la réflexion. - P. Detienne sj