Un commentaire de 500 pages sur l'un des plus petits livres de la Bible (cinq chapitres; une quinzaine de pages dans la traduction de la TOB) est une chose qui peut surprendre, mais qui fait pourtant partie des paradoxes de l'exégèse moderne. L'ouvrage comporte deux parties, des Prolegomena (p. 18-57) et un Comentario (p. 59-486), et il se termine par une bibliographie (p. 487-495) et un index des auteurs. Les prolégomènes traitent les questions habituelles dans ce genre de commentaire comme l'auteur, la date de composition et le genre littéraire, les caractéristiques littéraires, les relations de Lm avec les autres livres de l'Ancien et du Nouveau Testament, et l'histoire de l'interprétation. L'A. reprend grande partie de ce qu'il dit dans son introduction aux Libros sapienciales y otros escritos, Estella, 1994, 42002, p. 493-528 et il dépend sur plus d'un point de C. Westermann. Il égratigne au passage la méthode historico-critique en soulignant, après tant d'autres, que les résultats obtenus par divers exégètes pratiquant cette même méthode ne concordent pas (p. 20). J'ajouterais simplement que les méthodes synchroniques doivent souffrir du même mal puisqu'un même exégète propose parfois, à quelques années de distance, différentes structures pour le même texte.
En fin de compte, plus que les résultats, c'est la recherche qui unit les exégètes dans leur volonté de mieux comprendre et de mieux faire comprendre les textes bibliques. En ce qui concerne la date et le lieu de composition de Lm, V.M. pense que ces poèmes ont été écrits par plusieurs auteurs et transmis après la chute de Jérusalem, soit sur place soit en Babylonie où se trouvaient les élites capables de rédiger des poèmes d'une haute qualité littéraire. Au retour de l'exil, au temps de la restauration et de la reconstruction, ils sont entrés dans l'usage liturgique (p. 37, 57; cf. Za 7,1-5; Jr 41,4-5). V.M. parle aussi de Lm comme d'un «mythe» qui souligne la dimension dramatique de l'être humain déchiré entre «être» et «ne pas être» (p. 42-43). L'histoire de l'interprétation commence avec Gunkel. N'aurait-il pas été utile de parler des ouvrages plus anciens? Le commentaire lui-même se subdivise en trois parties: traduction, notes textuelles et commentaire proprement dit. Il est bien informé, et ses points forts sont certainement la philologie, l'étude du vocabulaire et les nombreuses citations bibliques. V.M. n'a malheureusement pas pu tenir compte dans son travail du commentaire de A. Berlin, Lamentations. A Commentary, coll. OTL, Louisville, KY - London, Westminster John Knox, 2002. - J.-L. Ska sj

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