Secrétaire du Conseil pontifical pour la famille, Mgr J. Lafitte
est interrogé par P. et V. Sanchez, respectivement éditeur dans le
domaine des Beaux-Arts et Maître de conférences en Littérature
française. Après une «biographie» familière, ces entretiens
abordent tour à tour les données anthropologiques et théologiques
des fiançailles, de l'amour humain à l'image de l'amour divin, de
la liberté et de la fidélité à cet amour, de l'obéissance et de
l'autorité, de l'école de l'amour et de la chaîne des vivants. Le
«choix de la famille» est certainement la décision d'un homme et
d'une femme d'enraciner leur amour dans un sacrement, forme
«plénière» du mariage pour les baptisés. Ce choix est aussi le
«choix de Dieu»: il exprime le thème de l'élection divine qui
traverse toute l'histoire sainte de son peuple. Le mariage est une
alliance à l'image de l'Alliance entre Dieu et toutes ses
créatures: il est en vue d'un bonheur (une «Bonne Nouvelle») qui
est toujours «salut» de tout amour.Par son expérience et son
engagement pour la famille dans le monde entier, l'A. nous ouvre
aussi en profondeur les dimensions de l'amour humain dans la
société des hommes et dans la variété des cultures. «On ne peut pas
vivre sans amour. Si c'est le cas, c'est une infirmité, c'est la
grande et la seule infirmité» (p. 31). Cette approche dialogale
permet l'exposition d'options théologiques importantes: vocation du
mariage, enjeux de la chasteté avant et dans le mariage,
réaffirmation du sens de l'autorité éducative et spirituelle des
parents, sens controversé du célibat choisi et subi, ouverture à la
sainteté dans une «unité» («église domestique») qui est
«personnelle» sans être une tierce personne, visée surnaturelle du
mariage en lien avec une théologie du corps enracinée dans les
catéchèses de Jean-Paul II. Les difficultés pastorales (dont le
sens «énigmatique» de l'état du célibat, p. 158) sont évoquées et
mises en perspective dans l'horizon de l'enseignement magistériel
et les cultures différentes dans lesquelles les chrétiens sont
insérés. Ce livre est «lumière sur les pas» de ceux qui en feront
une lecture réflexive et attentive. - A. Mattheeuws sj