L'ouvrage est le résultat d'un travail de doctorat préparé sous la
direction de Ch. Kannengiesser. La lumière formelle qui l'éclaire
est la suivante: le mystère de l'incarnation est le pivot, et, par
suite, la clé de lecture, de toute la pensée théologique et
trinitaire d'Athanase. La 1e partie «Dieu Trinité révélé par le
Verbe incarné» - développe cette thèse. Elle précise que
l'incarnation met en lumière la philanthropie divine par laquelle
le Verbe consubstantiel au Père se rend consubstantiel aux hommes
pour les faire participer à sa propre vie divine. On connaissait
l'argument sotériologique développé face aux ariens et aux
sabelliens: ce qui n'est pas assumé n'est pas sauvé; ici le regard
est élargi à tout le dynamisme de l'incarnation, dans une
perspective à la fois gnoséologique et ontologique. Dans la suite,
la théologie trinitaire est développée autour de trois thématiques:
l'identité des Personnes (en particulier une analyse des termes
«substance» et «subsistant»); la corrélation des Personnes (à
partir de leurs noms relatifs avant d'en développer les
conséquences dans l'économie de la Création et de la Rédemption);
les Processions divines pour mettre davantage en lumière les
rapports des Personnes dans leur relation d'origine. Une 5e partie
revient sur l'exégèse de trois textes bibliques fondamentaux et sur
deux analogies trinitaires. Le choix a été fait de proposer un
texte accessible à un public assez large, qui ne s'encombre pas de
termes techniques (les translittérations du grec sont rares). La
mise en perspective historique, sans être ignorée (la façon dont
Athanase se situe par rapport à l'héritage alexandrin est bien mise
en valeur), n'est cependant pas privilégiée (les textes sont
souvent cités sans rappel de leur contexte): nous avons affaire à
une synthèse théologique qui se donne à lire comme une invitation à
poursuivre la contemplation. En annexe, une trad. française inédite
du De decretis Nicaenae synodi, dans lequel Athanase
expose à un destinataire anonyme «ce qui a été accompli au synode»,
est un bien précieux. - S. Dehorter