Tertullien a troqué sa toge de citoyen romain pour le manteau des
philosophes grecs. En un texte brillant mais énigmatique, il s'en
explique auprès de ses concitoyens carthagineois, dans un plaidoyer
qui utilise toute la richesse de sa culture en vue de détourner ses
lecteurs de leurs erreurs et de leurs vices, tout en se protégeant
de leur vindicte en recourant à une prosopopée: c'est le manteau
qui parle. Le point de vue chrétien, peu apparent, s'affirme dans
la conclusion: le manteau lui-même est honoré par le fait qu'il
soit porté par un chrétien. La traduction est enrichie d'un index
presque exhaustif des mots (archaïques, poétiques, hapax) ainsi que
d'abondantes notes infrapaginales nécessitées par l'obscurité du
texte. La traductrice, après avoir précisé, dans son introduction,
la place du De pallio (209) dans l'oeuvre de Tertullien, évoque la
position du christianisme face à la culture païenne et à l'empire
romain. - P. Detienne sj