Michel Bastit propose d’entreprendre une recherche de la cause première à l’intérieur d’une philosophie de la nature. Ce projet loin d’être un livre historique constitue plutôt un travail érudit sur l’existence d’un principe premier pouvant être identifié avec le Dieu des religions.

Le livre est composé de douze chap. dans lesquels l’A. développe à chaque étape une partie importante de sa démonstration d’un principe premier, les derniers chap. étant les plus importants pour son objectif. Malgré la cohérence des chap., le lecteur pourrait se permettre de les lire de façon séparée. Vu la difficulté de présenter plus longuement le contenu du livre, j’aimerais ici me centrer sur un aspect sans doute important et central de celui-ci. Comme l’A. le note dans son chap. proprement épistémologique « Le concert des sciences », son projet n’est pas fondamentalement métaphysique. C’est pourquoi l’A. donne une grande importance à la démonstration physique de l’existence du principe premier. Dans ce sens-là, M. Bastit parle d’une métaphysique « qui s’aide de la physique » (p. 105).

Il est dès lors étonnant de trouver une conception métaphysique a posteriori adoptée par l’A., rompant avec une grande tradition aristotélicienne qui défend l’apriorisme. Or j’aime à penser que la science n’a donc pas réussi là où la métaphysique a échoué (pour reprendre van Inwagen).

Le lecteur francophone appréciera la richesse des questions étudiées, ainsi que les longs voyages entre histoire, philosophie analytique et physique. C’est, peut-on penser, un livre de philosophie analytique de la religion à la française. — A. Pérez