Point n'est besoin d'insister longuement, le concordat de 1802 fut
un tournant majeur dans les relations entre l'Église catholique et
la puissance publique (étant entendu que les autres religions -
protestantisme et judaïsme - furent aussi l'objet de
réglementations similaires). Mais, comme le montre bien l'ouvrage
de J.-P. Chantin, l'histoire de l'application de ce texte pendant
presque un siècle fut loin d'être celle d'un long fleuve
tranquille, chacun des deux partenaires ayant ses exigences et même
des points qui lui paraissaient non négociables. Le contrat de
mariage, né de l'époque révolutionnaire, fut d'ailleurs souvent
vécu sur le mode du «je t'aime, moi non plus», car les deux
contractants entendaient bien souvent «contrôler» l'autre.
L'intérêt de l'ouvrage réside, entre autres, dans le fait qu'il
rappelle bien les grandes étapes de cette «vie commune» jusqu'à la
séparation en 1905. On gagne toujours à disposer de tels
instruments, même si parfois certaines interprétations ne rallient
pas nécessairement tous les suffrages. - B. Joassart sj