Décédé en 2003, É.G., spécialiste de Bremond et du modernisme,
laissait inédite sa thèse de 3e cycle, consacrée à un auteur que
l'on rencontre finalement peu dans les études relatives à
l'histoire de la spiritualité. Né à Paris en 1622 et ordonné prêtre
en 1647, Louis Tronson fut un fidèle disciple d'Olier et fut agrégé
à la Compagnie de Saint-Sulpice en 1656. Toute sa vie fut dédiée au
séminaire et à la direction spirituelle de gens d'importance. En
1676, il succède à Bretonvilliers, lui-même successeur d'Olier et
publie en 1690, dix ans avant son décès en 1700, ses Examens
particuliers. S'il n'eut pas l'aura du fondateur, il «encadra» tant
et si bien la vie de son institution et des sujets qui lui étaient
confiés, que l'un de ses lointains successeurs put dire de lui
qu'il fut le «législateur… l'organisateur et, du point de vue
pratique, le docteur» de la Compagnie de Saint-Sulpice par ses
Examens particuliers (cf. p. 28). En suivant pas à pas ce texte, É.
G. ressuscite l'esprit sulpicien qui s'intéressait à tous les
instants et toutes les activités de la vie sacerdotale, en aidant à
scruter au mieux et dans le détail l'âme du séminariste et du
prêtre. Cela créa un «genre», dit «classique», où, pour user d'une
expression familière, «rien ne dépassait». Cela étonnerait sans nul
doute nos esprit contemporains. Mais pour surprenant que cela
puisse nous paraître, ces Examens traversèrent les époques et
forgèrent quantité de clercs du monde francophone, y compris dans
les pays de mission, jusque vers le milieu du 20e siècle. - . B.J