Liturgische Ehesegnung und Eheschliessung im (Erz-)Bistum Trier

M. Spanier
Liturgy and pastoral care - reviewer : Léon Renwart s.j.
La découverte de trois manuscrits d'Arnstein (XIVe-XVe s ) aux archives de Wiesbaden fut le point de départ de la recherche de Marie Spanier sur l'évolution de la liturgie du mariage dans le diocèse (autrefois archidiocèse) de Trèves. Le point de départ, avec Arnstein I, garde encore des traces de la simple bénédiction donnée à domicile. Le rite évolue au cours du temps. Dans Arnstein II, on constate que l'attention de l'Église se déplace de l'épouse aux deux conjoints, qui reçoivent ensemble la bénédiction solennelle. Par ailleurs, on remarque encore une tension dans les rites. Dans Arnstein II et III se mélangent deux formules de remise de l'épouse à son mari. Dans la première, c'est le prêtre qui s'en charge explicitement, prenant sans doute ainsi le rôle du père de la mariée dans le mariage à domicile. Dans une formule plus récente, le prêtre donne l'un à l'autre les deux époux, qui ont préalablement scellé leur union par des expressions parallèles. Dans le Rituel de 1574, une différence est marquée dans la déclaration des conjoints: au mari, il est demandé non seulement d'affirmer sa volonté de se marier, mais aussi d'en faire la promesse solennelle; pour l'épouse, l'accent est simplement mis sur son accord. En 1677 se remarquent encore des traces de cette différence: le mari est prié d'affirmer sa volonté, l'épouse de donner son accord. Les coutumes ont la vie dure! À partir de 1767, la demande est pour la première fois adressée aux conjoints dans des formules identiques. Une évolution analogue se constate dans le rôle attribué à l'épouse par la communauté familiale, la société et la liturgie.
Un changement du même genre se manifeste dans la participation active du prêtre. Dès Arnstein III, l'accord réciproque manifesté par les époux est souligné par le prêtre qui participe à l'union des mains des nouveaux mariés et les entoure de son étole avant de prononcer la confirmation de leur union. La formule a d'ailleurs subi, elle aussi, une modification significative. Dans Arnstein II, le prêtre disait: «ego vos copulo (je vous unis)». Depuis 1574, la formule est «(je bénis) matrimonium per vos contractum (le mariage contracté par vous)». Depuis 1797, les nouveaux époux se donnent la main sans intervention du prêtre.
Une particularité du diocèse de Trèves, déjà attestée en 1498, est la bénédiction d'un seul anneau nuptial remis par l'époux à sa femme dans des termes qui explicitent sa promesse de fidélité, l'épouse se contentant de montrer symboliquement son attachement par le port de cet anneau. Dès 1574, tous les textes relatifs à la conclusion du mariage par les conjoints sont en langue allemande. Depuis 1688, l'homélie de mariage occupe une place déterminée dans le rite. En 1763, son texte est adapté au changement dans la conception du mariage: il insiste sur la nature de cet engagement et sur les devoirs réciproques des époux auxquels il s'adresse désormais ensemble. Le caractère sacramentel de cette démarche se manifeste dès les débuts, lorsque le rite ne comporte encore qu'une simple bénédiction. C'est au cours du XIVe siècle que le rite prend de l'ampleur et se célèbre normalement au cours d'une messe.
Des annexes détaillent les sources manuscrites utilisées et leur localisation, les textes imprimés (missels, rituels, etc.); elles fournissent une ample bibliographie et l'édition critique des Mss. d'Arnstein (et leur comparaison). À cela s'ajoutent plusieurs tables: liste des incipit des textes latins, index biblique et ceux des personnes et des matières. Ils permettent une consultation facile du ce travail solide et minutieux (plus de 1500 notes en bas de page), qui illustre bien une évolution liturgique d'un grand intérêt. - L. Renwart, S.J.

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