Ceci dit, il s'est attaqué à l'évangile de Marc, dont le sous-titre Le lion du désert, nous mène à la rencontre aride et abrupte de Jésus de Nazareth, celui d'autrefois et d'aujourd'hui. Prenant de manière assez désinvolte les études historico-critiques touchant la date de cet évangile, il embarque son lecteur dans sa compréhension personnelle de Marc. Comme le fait l'évangéliste lui-même, il nous trace un portrait vif et âpre de la personnalité de Jésus, dont il ne retient pratiquement que des récits. Son style enlevé, parfois un peu verbeux et répétitif, emporte facilement la conviction du lecteur qui souhaite entrer dans une connaissance en profondeur du Christ vivant, quelles que soient ses connaissances théologiques préalables. Ce lecteur attentif découvrira bientôt qu'AT et NT sont en cohérence intime et que la Bible est un tout organique et vivant, mais il prendra vite conscience de ses propres failles et de ses incompréhensions personnelles du message évangélique.
Une lecture à recommander aux croyants qui cherchent du vrai et du sérieux, mais aussi aux femmes et aux hommes curieux de rencontrer un auteur qui interpelle sans concession devant la passion et la mort du Christ. Son bilan est saisissant : « Sans épisodes annexes, il (Marc) court, et c'est pour nous arrêter d'abord à l'Israël des Pleurs ; puis aux Nations dont toute la consistance « chrétienne » réside dans l'adoption miraculeuse des mots de l'espérance d'Israël à partir du Serviteur, Fils de Dieu ; et enfin à l'Église, qui porte la lumière dans la sentine de l'Humanité. Et cette lumière ne glorifie pas l'Église, parce qu'elle garde la teinte des lamentations de Pierre, que transfigurent la grande voix criée sans mots triomphants et la voix étrangère du Centurion qui a perçu en elle la vérité du Fils de Dieu. » (p. 338) - J. Radermakers s.j.